P’TITE HISTOIRE
Le Wouri a été depuis fort longtemps, un haut lieu d’échanges et une zone d’activités commerciales. L’on situe au XIXème, soit en 1871 plus précisément, la construction sur l’une de ses rives à Douala, du premier quai qui va poser les véritables fondations du Port actuel. L’ouvrage est le fait de la compagnie de commerce hambourgeoise Woermann.
4 mars 1916. Le bistouri colonial passe sur la « dépouille » du protectorat allemand du Kamerun, attribuant le cinquième du territoire à la Grande Bretagne et les quatre cinquièmes à la France. A l’occasion, le Général français Joseph-Gandéric Aymerich, chef des forces armées françaises au Cameroun en 1916, se trouvant aux côtés du Général britannique Charles Dobell, fit la déclaration suivante : « Ce qui est important pour la France, c’est moins ces 4/5 que ce Port, fenêtre et porte ouvertes sur l’immense Hinterland depuis l’Océan Atlantique jusqu’à la Mer Rouge ». Ayméric réactualisait ainsi le rêve longtemps nourri et entretenu par l’Allemagne qui, après avoir assis sa domination sur l’Europe, avait entrepris d’étendre cette puissance à l’Afrique à partir du Golfe de Guinée. Avec pour point d’ancrage l’Estuaire du Wouri, site du futur Port de Douala-Bonabéri.
En ce mois de mars de l’année 1916, l’activité portuaire, symbole le plus visible de la présence allemande au Cameroun, était en question, 45 ans après les débuts en 1871. La France, mue par les mêmes objectifs et ambitions que l’Allemagne, va s’engager à poursuivre l’exploitation de l’atout politico-économique que représente alors ce port amorcé à Besséké sur les berges du fleuve Wouri.
Aujourd’hui, premier et plus vieux port du Cameroun, le Port de Douala-Bonabéri est situé au cœur d’un vaste ensemble stratégique appelé Golfe de Guinée. Ce positionnement proche des routes régionales et mondiales, de même que son Hinterland captif, constituent quelques-uns de ses atouts.
Le Golfe de Guinée, et notamment sa composante Afrique centrale, occupe une position géostratégique centrale au cœur du continent. « Qui tient le Golfe de Guinée tient à l’Afrique », disent souvent les spécialistes. Il est de même pour le Port de Douala-Bonabéri qui se trouve en son épicentre.
Ce Port, stratégique de par sa situation géographique, a souvent été au centre des préoccupations des politiques et économistes depuis plus d’un Siècle. Cet attrait reste prégnant. Cette exposition est encore plus marquée depuis l’année 2017, année au cours de laquelle, l’État camerounais va engager le Port de Douala-Bonabéri dans un vaste processus de normalisation de toutes ses activités, de rénovation, de modernisation et de développement de ses infrastructures et superstructures.
Depuis 150 ans, le Port de Douala-Bonabéri, port d’estuaire, poumon économique du Cameroun et de la sous-région, a considérablement contribué au développement de la ville de Douala. De nombreuses réformes structurelles y ont été implémentées. Parmi les faits majeurs de cet ensemble, on citera la reprise de l’exploitation de plusieurs pans de l’activité portuaire (magasins cales, terminal à conteneurs, dragage, remorquage, lamanage, sécurisation), jadis exploités par des multinationales. Ce que d’aucuns considèrent comme la nationalisation de ce Port de Douala-Bonabéri si important.
Ce processus de normalisation repose sur de nouveaux paradigmes de gestion portuaire qui arriment la place portuaire de Douala-Bonabéri aux standards internationaux dans le secteur. Toutes ces évolutions ne vont pas sans heurts cependant. Au regard de l’actualité, le Port de Douala-Bonabéri, port d’estuaire de moindre envergure en apparence, semble être à nouveau, au centre des convoitises de puissances étrangères, notamment à travers des hommes liges égaux, qui nous rappellent à bien des égards, l’appétit suscité à partir du XVIIIe Siècle par les côtes africaines.
UNE POSITION GÉOGRAPHIQUE IDÉALE
Le port de Douala-Bonabéri est situé à équidistance entre l’Afrique du Nord et l’Afrique australe. Il est situé sur les berges du fleuve Wouri, dont les eaux calmes facilitent l’accostage des navires et les opérations commerciales, sans remous.
Il est situé au cœur de la ville de Douala, ville la plus industrialisée et le plus grand centre de production et de consommation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), avec une population estimée à plus de 50.000.000 d’habitants.
Le Port de Douala-Bonabéri est le port de transit pour la plupart du trafic vers les pays de l’hinterland : Tchad et République centrafricaine, ainsi que le Nord du Congo Brazzaville.
Située dans un pays au dynamisme reconnu, le Port de Douala-Bonabéri, Pôle de référence au cœur du Golfe de Guinée et de l’Afrique, est une véritable plateforme logistique où transitent 2/3 des échanges des pays de l’hinterland et bien d’autres (République Centrafricaine, Tchad, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Nigeria).
Le Schéma Directeur de développement 2020-2050 prévoit l’extension Port de Douala-Bonabéri sur l’île de Manoka, dans le sixième arrondissement du département du Wouri, Région du Littoral.
NOS INFRASTRUCTURES ET SUPERSTRUCTURES
Le Port de Douala-Bonabéri comprend : un Chenal d’accès long de 50 km (avec une partie intérieure longue de 25 km, soumise à un dragage permanent pour garder sa côte à -7m) ; 13 magasins banalisés sous-douane en cours de modernisation ; 7,5 millions de tonnes de capacité d’accueil ; 12 millions de tonnes de capacité de stockage ; 2 zones d’entreposage longue durée ; 10 km de quai ; 20 postes à quai divers ; 20 km de voies ferrées connectées au chemin de fer Transcamerounais, qui relie Douala à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua dans la partie septentrionale du Cameroun, avec une extension routière vers le Tchad et la RCA ; 30 km de réseau routier bitumé reliés à l’hinterland.
Il dispose, au 31 janvier 2024 ; de : 13 magasins cales en construction pour remplacer les anciens ; 17 postes à quais d’une longueur totale de 3100 m linéaires ; un réseau routier bitumé, comprenant des dessertes et des voies de contournement, d’environ 30 km avec des travaux d’extension en cours : un réseau ferroviaire de 20 km en cours de réhabilitation, lequel est relié au réseau national ; un parc à matières dangereuses ; une logistique industrielle privée ; un réseau de ponts bascules pour la pesée des produits transportés par camions et par trains ; un Centre Médico-Social, un complexe dédié aux activités sportives et récréatives (Club PAD).
NOS QUAIS
Le Port de Douala-Bonabéri est organisé en quais spécialisés, selon le type de trafic. Le Poste N°1 correspond au terminal pétrolier, le Poste N°2 au minéralier, les Poste N°3 à N°11 au conventionnel, le Poste N°12 au fruitier, le Poste N°13 au céréalier, les Postes N°14 et N°15 aux porte-conteneurs, les Postes N°15 et N°16 au Ro/Ro, le Poste 17 au Ro/Ro et conventionnel, le Poste N°51 au conventionnel, le Poste N°52 au minéralier (clinker, gypse, etc), le Poste N°60 au minéralier (clinker, gypse, etc).
Il existe en outre le Poste Duc d’Albe pétrolier ainsi que des postes pour l’accueil des produits de pêche (Port de pêche), pour l’embarquement du Bois (Terminal Bois et son quai polyvalent), pour la logistique pétrolière et pour le cabotage (Quai Boscam).
L’attribution des postes à quai aux navires sollicitant l’accostage au Port de Douala-Bonabéri se déroule lors de la Conférence de Pilotage qui se tient deux fois par jour à la Capitainerie du port, à 10 heures et à 16 heures.
Depuis le 1er janvier 2020, l’affectation des postes à quais est dématérialisée au Port de Douala-Bonabéri.
NOS TERMINAUX SPÉCIALISÉS
Le Port de Douala-Bonabéri dispose : un Terminal à conteneurs moderne géré par la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC), filiale du PAD ; deux Terminaux rouliers ; un Terminal à bois ; deux Terminaux minéraliers ; un Terminal mixte fruitier ; un Terminal céréalier ; un Terminal pétrolier sur duc d’albe ; un Terminal gazier ; un Port de pêche ; deux parcs automobiles d’une capacité superficielle de 6 ha ; une zone de réparation navale ; une zone de support logistique au trafic des pays hinterland ; quatre zones de support logistique à la recherche pétrolière ; des zones d’entreposage longue durée comprenant des magasins.
LES PRINCIPAUX ACTEURS PORTUAIRES ET LEURS RÔLES
L’AUTORITÉ PORTUAIRE. Entreprise à capitaux publics, le Port Autonome de Douala est aussi l’Autorité portuaire de Douala. L’APN étant l’Autorité portuaire nationale. En sa qualité d’Autorité portuaire de Douala, le PAD a pour mission d’assurer la coordination générale des activités portuaires dans sa circonscription, ainsi que le marketing et la promotion du Port de Douala-Bonabéri.
LE CHARGEUR. Personne physique ou morale qui importe ou exporte de la marchandise.
Le commissionnaire de transport / transitaire. Personne physique ou morale qui procède, au nom du chargeur, au transport des marchandises qui lui sont confiées en choisissant lui-même les différents transporteurs dont il a besoin et en assurant toutes les formalités administratives et douanières.
L’ARMATEUR. Propriétaire de navires et de conteneurs (dans chaque port desservi par ses navires, l’armateur se fait représenter par un agent consignataire de navires ou un agent maritime implantés localement, l’agent maritime et le consignataire de navires pouvant être une seule et même entité).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRE OU AGENT COQUE. C’est une agence maritime indépendante (Shipping Agency) qui est le mandataire de plusieurs armements.
L’AGENT MARITIME OU AGENT FRET. Il représente une agence maritime créée par les armements pour répondre aux besoins de leurs propres navires (branch office).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU L’AGENT MARITIME. Il a pour tâches principales : la collecte du fret ; la collecte de la cargaison pour les navires ; la tarification ; l’enregistrement des engagements (Booking List) ; l’acceptation des marchandises ; le calcul du fret et des frais impliquant leur facturation ; la signature des connaissements et sa remise au client ; la coordination de la manutention avec l’entrepreneur de manutention ; l’appel de la cargaison ; les réservations auprès des instances portuaires pour un emplacement, les remorqueurs, les pilotes, les grues ordinaires ou flottantes, les élévateurs, etc ; la déclaration du navire (par déclaration, on entend le paiement des droits de port, la présentation de la lettre de jauge, ainsi que la présentation à la douane de la liste complète de l’équipage, des provisions et des marchandises se trouvant à bord) ; les procédures administratives, etc…
LE MANUTENTIONNAIRE OU STEVEDORE OU ARRIMEUR. C’est l’entrepreneur de manutention uniquement chargé des opérations de chargement et de déchargement à bord du navire, à partir de la zone “bord à quai”.
L’ACCONIER. Il est l’entrepreneur de manutention qui effectue l’ensemble des opérations depuis l’arrivée de la marchandise jusqu’à son arrimage à bord. Il réceptionne la marchandise à son arrivée dans le port, et signe un document contradictoire avec le transporteur. Ensuite, il entrepose la marchandise, la surveille et la manutentionne jusqu’à son arrimage en cale. On notera cependant que dans certains ports, c’est l’agent maritime qui réceptionne la marchandise et en assure le gardiennage.
LES DOCKERS. Ce sont des ouvriers portuaires employés au chargement et au déchargement des navires arrivant ou quittant le Port.
LE COMMISSIONNAIRE EN DOUANE AGREE. C’est une personne physique ou morale dont la profession consiste à gérer les formalités douanières pour le compte d’un tiers.
LES AUTORITES DE CONTROLE. La Douane a une mission fiscale et économique. Chargée du contrôle des échanges internationaux, elle assure également le recouvrement des droits de port qui représentent l’ensemble des redevances dont s’acquitte tout navire de commerce. La police des frontières, la gendarmerie, les services forestiers, phytosanitaires et de santé… assurent aussi chacun en ce qui le concerne le contrôle des marchandises en transit ainsi que des personnes.
UN PORT EN PLEINE MUTATION
Le Port Autonome de Douala (PAD) a lancé depuis 2016 un ambitieux programme de normalisation des services, de rénovation, de modernisation et de développement des infrastructures et des superstructures au Port de Douala-Bonabéri.
Ce vaste programme repose sur un Schéma directeur de développement 2020-2050 articulé sur une Banque de projets. L’ensemble visant le renforcement des capacités opérationnelles du combinat portuaire de Douala-Bonabéri. L’objectif étant, quant à lui, de rendre ce Port plus que centenaire toujours plus Performant, toujours plus Attractif et chaque jour davantage un peu plus Compétitivité.
Tout vise à arrimer le Port de Douala-Bonabéri aux standards internationaux du secteur et à donner corps et âmes à la vision formulée le 6 octobre 2011 à Douala par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA : « Douala, ‘’Le Port’’, doit devenir le pôle de référence au cœur du Golfe de Guinée ».
Ceci se matérialise entre autres par : le lancement de plusieurs projets structurants () ; la rénovation et la densification des infrastructures et des superstructures ; l’acquisition d’engins nautiques et de matériels de manutention ; l’augmentant des capacités d’accueil, de manutention et de stockage pour répondre efficacement à la croissance du trafic maritime ; l’amélioration considérable du service aux navires et à la marchandise ; la sécurisation du domaine portuaire et des plans d’eau ; la construction de la voirie portuaire ; des résultats opérationnels, commerciaux et financiers qui attestent des performances exceptionnelles du Port Autonome de Douala.
UN PORT SÉCURISÉ ET SÛR
Instruite par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, la Phase 1 du projet de sécurisation du domaine portuaire de Douala-Bonabéri est achevée (clôture périmétrique et sectorielle de 25 km au total, plus de 500 caméras de vidéo-surveillance déjà fonctionnelle, un contrôle des accès effectif et productif, un éclairage solaire fonctionnel, etc).
Tous les secteurs d’activités du domaine public portuaire de Douala-Bonabéri sont sous caméra surveillance. La Régie de Sûreté et de Police (Douala Port Security en anglais) surveille le Port et les plans d’eau 24/24h, avec l’appui des forces de défense et de sécurité, sous la Coordination de la Capitainerie). La Phase 2 est en cours d’achèvement.
LES PRINCIPAUX ACTEURS PORTUAIRES ET LEURS RÔLES
L’AUTORITÉ PORTUAIRE. Entreprise à capitaux publics, le Port Autonome de Douala est aussi l’Autorité portuaire de Douala. L’APN étant l’Autorité portuaire nationale. En sa qualité d’Autorité portuaire de Douala, le PAD a pour mission d’assurer la coordination générale des activités portuaires dans sa circonscription, ainsi que le marketing et la promotion du Port de Douala-Bonabéri.
LE CHARGEUR. Personne physique ou morale qui importe ou exporte de la marchandise.
Le commissionnaire de transport / transitaire. Personne physique ou morale qui procède, au nom du chargeur, au transport des marchandises qui lui sont confiées en choisissant lui-même les différents transporteurs dont il a besoin et en assurant toutes les formalités administratives et douanières.
L’ARMATEUR. Propriétaire de navires et de conteneurs (dans chaque port desservi par ses navires, l’armateur se fait représenter par un agent consignataire de navires ou un agent maritime implantés localement, l’agent maritime et le consignataire de navires pouvant être une seule et même entité).
L’AGENT MARITIME OU AGENT FRET. Il représente une agence maritime créée par les armements pour répondre aux besoins de leurs propres navires (Branch Office).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU AGENT COQUE. C’est une agence maritime indépendante (Shipping Agency) qui est le mandataire de plusieurs armements.
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU L’AGENT MARITIME. Il a pour tâches principales : la collecte du fret ; la collecte de la cargaison pour les navires ; la tarification ; l’enregistrement des engagements (Booking List) ; l’acceptation des marchandises ; le calcul du fret et des frais impliquant leur facturation ; la signature des connaissements et sa remise au client ; la coordination de la manutention avec l’entrepreneur de manutention ; l’appel de la cargaison ; les réservations auprès des instances portuaires pour un emplacement, les remorqueurs, les pilotes, les grues ordinaires ou flottantes, les élévateurs, etc ; la déclaration du navire (par déclaration, on entend le paiement des droits de port, la présentation de la lettre de jauge, ainsi que la présentation à la douane de la liste complète de l’équipage, des provisions et des marchandises se trouvant à bord) ; les procédures administratives, etc…
LE MANUTENTIONNAIRE OU STEVEDORE OU ARRIMEUR. C’est l’entrepreneur de manutention uniquement chargé des opérations de chargement et de déchargement à bord du navire, à partir de la zone “bord à quai”.
L’ACCONIER. Il est l’entrepreneur de manutention qui effectue l’ensemble des opérations depuis l’arrivée de la marchandise jusqu’à son arrimage à bord. Il réceptionne la marchandise à son arrivée dans le port, et signe un document contradictoire avec le transporteur. Ensuite, il entrepose la marchandise, la surveille et la manutentionne jusqu’à son arrimage en cale. On notera cependant que dans certains ports, c’est l’agent maritime qui réceptionne la marchandise et en assure le gardiennage.
LES DOCKERS. Ce sont des ouvriers portuaires employés au chargement et au déchargement des navires arrivant ou quittant le Port.
LE COMMISSIONNAIRE EN DOUANE AGREE. C’est une personne physique ou morale dont la profession consiste à gérer les formalités douanières pour le compte d’un tiers.
LES AUTORITES DE CONTROLE. La Douane a une mission fiscale et économique. Chargée du contrôle des échanges internationaux, elle assure également le recouvrement des droits de port qui représentent l’ensemble des redevances dont s’acquitte tout navire de commerce. La police des frontières, la gendarmerie, les services forestiers, phytosanitaires et de santé… assurent aussi chacun en ce qui le concerne le contrôle des marchandises en transit ainsi que des personnes.
P’TITE HISTOIRE
Le Wouri a été depuis fort longtemps, un haut lieu d’échanges et une zone d’activités commerciales. L’on situe au XIXème, soit en 1871 plus précisément, la construction sur l’une de ses rives à Douala, du premier quai qui va poser les véritables fondations du Port actuel. L’ouvrage est le fait de la compagnie de commerce hambourgeoise Woermann.
4 mars 1916. Le bistouri colonial passe sur la « dépouille » du protectorat allemand du Kamerun, attribuant le cinquième du territoire à la Grande Bretagne et les quatre cinquièmes à la France. A l’occasion, le Général français Joseph-Gandéric Aymerich, chef des forces armées françaises au Cameroun en 1916, se trouvant aux côtés du Général britannique Charles Dobell, fit la déclaration suivante : « Ce qui est important pour la France, c’est moins ces 4/5 que ce Port, fenêtre et porte ouvertes sur l’immense Hinterland depuis l’Océan Atlantique jusqu’à la Mer Rouge ». Ayméric réactualisait ainsi le rêve longtemps nourri et entretenu par l’Allemagne qui, après avoir assis sa domination sur l’Europe, avait entrepris d’étendre cette puissance à l’Afrique à partir du Golfe de Guinée. Avec pour point d’ancrage l’Estuaire du Wouri, site du futur Port de Douala-Bonabéri.
En ce mois de mars de l’année 1916, l’activité portuaire, symbole le plus visible de la présence allemande au Cameroun, était en question, 45 ans après les débuts en 1871. La France, mue par les mêmes objectifs et ambitions que l’Allemagne, va s’engager à poursuivre l’exploitation de l’atout politico-économique que représente alors ce port amorcé à Besséké sur les berges du fleuve Wouri.
Aujourd’hui, premier et plus vieux port du Cameroun, le Port de Douala-Bonabéri est situé au cœur d’un vaste ensemble stratégique appelé Golfe de Guinée. Ce positionnement proche des routes régionales et mondiales, de même que son Hinterland captif, constituent quelques-uns de ses atouts.
Le Golfe de Guinée, et notamment sa composante Afrique centrale, occupe une position géostratégique centrale au cœur du continent. « Qui tient le Golfe de Guinée tient à l’Afrique », disent souvent les spécialistes. Il est de même pour le Port de Douala-Bonabéri qui se trouve en son épicentre.
Ce Port, stratégique de par sa situation géographique, a souvent été au centre des préoccupations des politiques et économistes depuis plus d’un Siècle. Cet attrait reste prégnant. Cette exposition est encore plus marquée depuis l’année 2017, année au cours de laquelle, l’État camerounais va engager le Port de Douala-Bonabéri dans un vaste processus de normalisation de toutes ses activités, de rénovation, de modernisation et de développement de ses infrastructures et superstructures.
Depuis 150 ans, le Port de Douala-Bonabéri, port d’estuaire, poumon économique du Cameroun et de la sous-région, a considérablement contribué au développement de la ville de Douala. De nombreuses réformes structurelles y ont été implémentées. Parmi les faits majeurs de cet ensemble, on citera la reprise de l’exploitation de plusieurs pans de l’activité portuaire (magasins cales, terminal à conteneurs, dragage, remorquage, lamanage, sécurisation), jadis exploités par des multinationales. Ce que d’aucuns considèrent comme la nationalisation de ce Port de Douala-Bonabéri si important.
Ce processus de normalisation repose sur de nouveaux paradigmes de gestion portuaire qui arriment la place portuaire de Douala-Bonabéri aux standards internationaux dans le secteur. Toutes ces évolutions ne vont pas sans heurts cependant. Au regard de l’actualité, le Port de Douala-Bonabéri, port d’estuaire de moindre envergure en apparence, semble être à nouveau, au centre des convoitises de puissances étrangères, notamment à travers des hommes liges égaux, qui nous rappellent à bien des égards, l’appétit suscité à partir du XVIIIe Siècle par les côtes africaines.
UNE POSITION GÉOGRAPHIQUE IDÉALE
Le port de Douala-Bonabéri est situé à équidistance entre l’Afrique du Nord et l’Afrique australe. Il est situé sur les berges du fleuve Wouri, dont les eaux calmes facilitent l’accostage des navires et les opérations commerciales, sans remous.
Il est situé au cœur de la ville de Douala, ville la plus industrialisée et le plus grand centre de production et de consommation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), avec une population estimée à plus de 50.000.000 d’habitants.
Le Port de Douala-Bonabéri est le port de transit pour la plupart du trafic vers les pays de l’hinterland : Tchad et République centrafricaine, ainsi que le Nord du Congo Brazzaville.
Située dans un pays au dynamisme reconnu, le Port de Douala-Bonabéri, Pôle de référence au cœur du Golfe de Guinée et de l’Afrique, est une véritable plateforme logistique où transitent 2/3 des échanges des pays de l’hinterland et bien d’autres (République Centrafricaine, Tchad, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Nigeria).
Le Schéma Directeur de développement 2020-2050 prévoit l’extension Port de Douala-Bonabéri sur l’île de Manoka, dans le sixième arrondissement du département du Wouri, Région du Littoral.
NOS INFRASTRUCTURES ET SUPERSTRUCTURES
Le Port de Douala-Bonabéri comprend : un Chenal d’accès long de 50 km (avec une partie intérieure longue de 25 km, soumise à un dragage permanent pour garder sa côte à -7m) ; 13 magasins banalisés sous-douane en cours de modernisation ; 7,5 millions de tonnes de capacité d’accueil ; 12 millions de tonnes de capacité de stockage ; 2 zones d’entreposage longue durée ; 10 km de quai ; 20 postes à quai divers ; 20 km de voies ferrées connectées au chemin de fer Transcamerounais, qui relie Douala à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua dans la partie septentrionale du Cameroun, avec une extension routière vers le Tchad et la RCA ; 30 km de réseau routier bitumé reliés à l’hinterland.
Il dispose, au 31 janvier 2024 ; de : 13 magasins cales en construction pour remplacer les anciens ; 17 postes à quais d’une longueur totale de 3100 m linéaires ; un réseau routier bitumé, comprenant des dessertes et des voies de contournement, d’environ 30 km avec des travaux d’extension en cours : un réseau ferroviaire de 20 km en cours de réhabilitation, lequel est relié au réseau national ; un parc à matières dangereuses ; une logistique industrielle privée ; un réseau de ponts bascules pour la pesée des produits transportés par camions et par trains ; un Centre Médico-Social, un complexe dédié aux activités sportives et récréatives (Club PAD).
NOS QUAIS
Le Port de Douala-Bonabéri est organisé en quais spécialisés, selon le type de trafic. Le Poste N°1 correspond au terminal pétrolier, le Poste N°2 au minéralier, les Poste N°3 à N°11 au conventionnel, le Poste N°12 au fruitier, le Poste N°13 au céréalier, les Postes N°14 et N°15 aux porte-conteneurs, les Postes N°15 et N°16 au Ro/Ro, le Poste 17 au Ro/Ro et conventionnel, le Poste N°51 au conventionnel, le Poste N°52 au minéralier (clinker, gypse, etc), le Poste N°60 au minéralier (clinker, gypse, etc).
Il existe en outre le Poste Duc d’Albe pétrolier ainsi que des postes pour l’accueil des produits de pêche (Port de pêche), pour l’embarquement du Bois (Terminal Bois et son quai polyvalent), pour la logistique pétrolière et pour le cabotage (Quai Boscam).
L’attribution des postes à quai aux navires sollicitant l’accostage au Port de Douala-Bonabéri se déroule lors de la Conférence de Pilotage qui se tient deux fois par jour à la Capitainerie du port, à 10 heures et à 16 heures.
Depuis le 1er janvier 2020, l’affectation des postes à quais est dématérialisée au Port de Douala-Bonabéri.
NOS TERMINAUX SPÉCIALISÉS
Le Port de Douala-Bonabéri dispose : un Terminal à conteneurs moderne géré par la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC), filiale du PAD ; deux Terminaux rouliers ; un Terminal à bois ; deux Terminaux minéraliers ; un Terminal mixte fruitier ; un Terminal céréalier ; un Terminal pétrolier sur duc d’albe ; un Terminal gazier ; un Port de pêche ; deux parcs automobiles d’une capacité superficielle de 6 ha ; une zone de réparation navale ; une zone de support logistique au trafic des pays hinterland ; quatre zones de support logistique à la recherche pétrolière ; des zones d’entreposage longue durée comprenant des magasins.
LES PRINCIPAUX ACTEURS PORTUAIRES ET LEURS RÔLES
L’AUTORITÉ PORTUAIRE. Entreprise à capitaux publics, le Port Autonome de Douala est aussi l’Autorité portuaire de Douala. L’APN étant l’Autorité portuaire nationale. En sa qualité d’Autorité portuaire de Douala, le PAD a pour mission d’assurer la coordination générale des activités portuaires dans sa circonscription, ainsi que le marketing et la promotion du Port de Douala-Bonabéri.
LE CHARGEUR. Personne physique ou morale qui importe ou exporte de la marchandise.
Le commissionnaire de transport / transitaire. Personne physique ou morale qui procède, au nom du chargeur, au transport des marchandises qui lui sont confiées en choisissant lui-même les différents transporteurs dont il a besoin et en assurant toutes les formalités administratives et douanières.
L’ARMATEUR. Propriétaire de navires et de conteneurs (dans chaque port desservi par ses navires, l’armateur se fait représenter par un agent consignataire de navires ou un agent maritime implantés localement, l’agent maritime et le consignataire de navires pouvant être une seule et même entité).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRE OU AGENT COQUE. C’est une agence maritime indépendante (Shipping Agency) qui est le mandataire de plusieurs armements.
L’AGENT MARITIME OU AGENT FRET. Il représente une agence maritime créée par les armements pour répondre aux besoins de leurs propres navires (branch office).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU L’AGENT MARITIME. Il a pour tâches principales : la collecte du fret ; la collecte de la cargaison pour les navires ; la tarification ; l’enregistrement des engagements (Booking List) ; l’acceptation des marchandises ; le calcul du fret et des frais impliquant leur facturation ; la signature des connaissements et sa remise au client ; la coordination de la manutention avec l’entrepreneur de manutention ; l’appel de la cargaison ; les réservations auprès des instances portuaires pour un emplacement, les remorqueurs, les pilotes, les grues ordinaires ou flottantes, les élévateurs, etc ; la déclaration du navire (par déclaration, on entend le paiement des droits de port, la présentation de la lettre de jauge, ainsi que la présentation à la douane de la liste complète de l’équipage, des provisions et des marchandises se trouvant à bord) ; les procédures administratives, etc…
LE MANUTENTIONNAIRE OU STEVEDORE OU ARRIMEUR. C’est l’entrepreneur de manutention uniquement chargé des opérations de chargement et de déchargement à bord du navire, à partir de la zone “bord à quai”.
L’ACCONIER. Il est l’entrepreneur de manutention qui effectue l’ensemble des opérations depuis l’arrivée de la marchandise jusqu’à son arrimage à bord. Il réceptionne la marchandise à son arrivée dans le port, et signe un document contradictoire avec le transporteur. Ensuite, il entrepose la marchandise, la surveille et la manutentionne jusqu’à son arrimage en cale. On notera cependant que dans certains ports, c’est l’agent maritime qui réceptionne la marchandise et en assure le gardiennage.
LES DOCKERS. Ce sont des ouvriers portuaires employés au chargement et au déchargement des navires arrivant ou quittant le Port.
LE COMMISSIONNAIRE EN DOUANE AGREE. C’est une personne physique ou morale dont la profession consiste à gérer les formalités douanières pour le compte d’un tiers.
LES AUTORITES DE CONTROLE. La Douane a une mission fiscale et économique. Chargée du contrôle des échanges internationaux, elle assure également le recouvrement des droits de port qui représentent l’ensemble des redevances dont s’acquitte tout navire de commerce. La police des frontières, la gendarmerie, les services forestiers, phytosanitaires et de santé… assurent aussi chacun en ce qui le concerne le contrôle des marchandises en transit ainsi
UN PORT EN PLEINE MUTATION
Le Port Autonome de Douala (PAD) a lancé depuis 2016 un ambitieux programme de normalisation des services, de rénovation, de modernisation et de développement des infrastructures et des superstructures au Port de Douala-Bonabéri.
Ce vaste programme repose sur un Schéma directeur de développement 2020-2050 articulé sur une Banque de projets. L’ensemble visant le renforcement des capacités opérationnelles du combinat portuaire de Douala-Bonabéri. L’objectif étant, quant à lui, de rendre ce Port plus que centenaire toujours plus Performant, toujours plus Attractif et chaque jour davantage un peu plus Compétitivité.
Tout vise à arrimer le Port de Douala-Bonabéri aux standards internationaux du secteur et à donner corps et âmes à la vision formulée le 6 octobre 2011 à Douala par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA : « Douala, ‘’Le Port’’, doit devenir le pôle de référence au cœur du Golfe de Guinée ».
Ceci se matérialise entre autres par : le lancement de plusieurs projets structurants () ; la rénovation et la densification des infrastructures et des superstructures ; l’acquisition d’engins nautiques et de matériels de manutention ; l’augmentant des capacités d’accueil, de manutention et de stockage pour répondre efficacement à la croissance du trafic maritime ; l’amélioration considérable du service aux navires et à la marchandise ; la sécurisation du domaine portuaire et des plans d’eau ; la construction de la voirie portuaire ; des résultats opérationnels, commerciaux et financiers qui attestent des performances exceptionnelles du Port Autonome de Douala.
UN PORT SÉCURISÉ ET SÛR
Instruite par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, la Phase 1 du projet de sécurisation du domaine portuaire de Douala-Bonabéri est achevée (clôture périmétrique et sectorielle de 25 km au total, plus de 500 caméras de vidéo-surveillance déjà fonctionnelle, un contrôle des accès effectif et productif, un éclairage solaire fonctionnel, etc).
Tous les secteurs d’activités du domaine public portuaire de Douala-Bonabéri sont sous caméra surveillance. La Régie de Sûreté et de Police (Douala Port Security en anglais) surveille le Port et les plans d’eau 24/24h, avec l’appui des forces de défense et de sécurité, sous la Coordination de la Capitainerie). La Phase 2 est en cours d’achèvement.
LES PRINCIPAUX ACTEURS PORTUAIRES ET LEURS RÔLES
L’AUTORITÉ PORTUAIRE. Entreprise à capitaux publics, le Port Autonome de Douala est aussi l’Autorité portuaire de Douala. L’APN étant l’Autorité portuaire nationale. En sa qualité d’Autorité portuaire de Douala, le PAD a pour mission d’assurer la coordination générale des activités portuaires dans sa circonscription, ainsi que le marketing et la promotion du Port de Douala-Bonabéri.
LE CHARGEUR. Personne physique ou morale qui importe ou exporte de la marchandise.
Le commissionnaire de transport / transitaire. Personne physique ou morale qui procède, au nom du chargeur, au transport des marchandises qui lui sont confiées en choisissant lui-même les différents transporteurs dont il a besoin et en assurant toutes les formalités administratives et douanières.
L’ARMATEUR. Propriétaire de navires et de conteneurs (dans chaque port desservi par ses navires, l’armateur se fait représenter par un agent consignataire de navires ou un agent maritime implantés localement, l’agent maritime et le consignataire de navires pouvant être une seule et même entité).
L’AGENT MARITIME OU AGENT FRET. Il représente une agence maritime créée par les armements pour répondre aux besoins de leurs propres navires (Branch Office).
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU AGENT COQUE. C’est une agence maritime indépendante (Shipping Agency) qui est le mandataire de plusieurs armements.
LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRES OU L’AGENT MARITIME. Il a pour tâches principales : la collecte du fret ; la collecte de la cargaison pour les navires ; la tarification ; l’enregistrement des engagements (Booking List) ; l’acceptation des marchandises ; le calcul du fret et des frais impliquant leur facturation ; la signature des connaissements et sa remise au client ; la coordination de la manutention avec l’entrepreneur de manutention ; l’appel de la cargaison ; les réservations auprès des instances portuaires pour un emplacement, les remorqueurs, les pilotes, les grues ordinaires ou flottantes, les élévateurs, etc ; la déclaration du navire (par déclaration, on entend le paiement des droits de port, la présentation de la lettre de jauge, ainsi que la présentation à la douane de la liste complète de l’équipage, des provisions et des marchandises se trouvant à bord) ; les procédures administratives, etc…
LE MANUTENTIONNAIRE OU STEVEDORE OU ARRIMEUR. C’est l’entrepreneur de manutention uniquement chargé des opérations de chargement et de déchargement à bord du navire, à partir de la zone “bord à quai”.
L’ACCONIER. Il est l’entrepreneur de manutention qui effectue l’ensemble des opérations depuis l’arrivée de la marchandise jusqu’à son arrimage à bord. Il réceptionne la marchandise à son arrivée dans le port, et signe un document contradictoire avec le transporteur. Ensuite, il entrepose la marchandise, la surveille et la manutentionne jusqu’à son arrimage en cale. On notera cependant que dans certains ports, c’est l’agent maritime qui réceptionne la marchandise et en assure le gardiennage.
LES DOCKERS. Ce sont des ouvriers portuaires employés au chargement et au déchargement des navires arrivant ou quittant le Port.
LE COMMISSIONNAIRE EN DOUANE AGREE. C’est une personne physique ou morale dont la profession consiste à gérer les formalités douanières pour le compte d’un tiers.
LES AUTORITES DE CONTROLE. La Douane a une mission fiscale et économique. Chargée du contrôle des échanges internationaux, elle assure également le recouvrement des droits de port qui représentent l’ensemble des redevances dont s’acquitte tout navire de commerce. La police des frontières, la gendarmerie, les services forestiers, phytosanitaires et de santé… assurent aussi chacun en ce qui le concerne le contrôle des marchandises en transit ainsi que des personnes.